Aller au contenu principal
Retour au blog
Guides débutantsNiveau: débutant

Assurance-vie en France octobre 2025 : Fonds euros vs unités de compte, le grand arbitrage

L'assurance-vie française à un tournant. Les rendements des fonds euros remontent timidement, mais les unités de compte séduisent toujours. Analyse des stratégies pour optimiser son contrat en 2025.

Avatar de Équipe DailyTrading

Équipe DailyTrading

Experts en trading et analyse des marchés financiers

9 min de lecture
Assurance-vie en France octobre 2025 : Fonds euros vs unités de compte, le grand arbitrage

Assurance-vie en France octobre 2025 : Fonds euros vs unités de compte, le grand arbitrage

L'assurance-vie, placement préféré des Français avec plus de 1 900 milliards d'euros d'encours, traverse une période de mutation profonde en octobre 2025. Après des années de rendements anémiques sur les fonds euros, la remontée des taux d'intérêt offre enfin une lueur d'espoir. Mais le paysage s'est complexifié, et les épargnants doivent désormais jongler entre sécurité et performance dans un contexte économique incertain.

Les fonds euros : le retour timide de la rentabilité

Les fonds euros, ces supports garantis en capital qui ont fait la réputation de l'assurance-vie française, ont traversé une décennie difficile. De 2015 à 2023, leurs rendements moyens ont chuté de 2,5% à 1,8%, puis un plancher de 1,3% en 2023. À ces niveaux, après inflation et prélèvements sociaux, le rendement réel était négatif, érodant progressivement le pouvoir d'achat des épargnants.

La situation commence enfin à s'améliorer en 2025. Les rendements moyens des fonds euros se redressent légèrement, avec des projections autour de 2,3 à 2,6% pour l'année 2025, soit une hausse de près d'un point par rapport à 2023. Cette amélioration s'explique mécaniquement par la remontée des taux obligataires. Les assureurs, qui investissent les fonds euros principalement en obligations d'État et d'entreprises de qualité, peuvent enfin réinvestir les obligations arrivant à échéance à des taux supérieurs.

Cependant, cette amélioration doit être nuancée. Les assureurs gèrent des portefeuilles obligataires avec une maturité moyenne de 7 à 10 ans. Cela signifie que le renouvellement des actifs est graduel : seulement 10 à 15% du portefeuille est réinvesti chaque année. Les obligations achetées entre 2015 et 2021 à des taux de 0 à 1% pèseront encore sur les rendements pendant plusieurs années.

La disparité entre assureurs : tous les contrats ne se valent pas

L'un des enseignements majeurs d'octobre 2025 est la dispersion croissante des rendements des fonds euros entre assureurs. Là où les écarts se limitaient à 0,2-0,4 point de pourcentage auparavant, on observe désormais des différences de 0,8 à 1,2 point entre les meilleurs et les moins bons.

Les assureurs mutualistes (MAIF, MACSF, MACIF) affichent généralement les rendements les plus attractifs, autour de 2,8 à 3,2%, bénéficiant d'une gestion prudente et de réserves confortables. Les assureurs en ligne (Boursorama, Linxea, Fortuneo) proposent également des contrats compétitifs, avec des rendements de 2,5 à 2,9%, compensant l'absence de réseau physique par des frais réduits.

À l'inverse, les grands assureurs bancaires traditionnels (qui ne seront pas nommés) peinent à dépasser 2,0 à 2,2%, pénalisés par des structures de coûts élevées et des portefeuilles obligataires moins performants. Pour un épargnant détenant 100 000 euros sur 20 ans, la différence entre un rendement de 2,0% et 3,0% représente environ 30 000 euros de gain, frais et fiscalité déduits. C'est considérable.

Les unités de compte : le risque comme passage obligé

Face aux rendements décevants des fonds euros, même en amélioration, les assureurs poussent de plus en plus leurs clients vers les unités de compte (UC). Ces supports, investis en actions, obligations d'entreprises, immobilier, ou autres actifs, ne garantissent pas le capital mais offrent un potentiel de performance supérieur.

En 2025, les unités de compte représentent désormais environ 40% des encours totaux d'assurance-vie, contre 30% il y a cinq ans. Cette progression s'explique par plusieurs facteurs. D'abord, certains assureurs imposent désormais un pourcentage minimal d'UC (souvent 30 à 50%) pour accéder à leurs meilleurs fonds euros, une pratique controversée mais légale.

Ensuite, les performances des UC ont été attractives ces dernières années. Un portefeuille équilibré (60% actions, 40% obligations) a généré en moyenne 6 à 8% par an entre 2022 et 2025, bien au-dessus des fonds euros. Les épargnants qui ont accepté la volatilité ont été récompensés, tandis que ceux restés 100% en fonds euros ont vu leur pouvoir d'achat stagner.

Cependant, investir en unités de compte requiert une compréhension des risques et une tolérance à la volatilité. Les marchés actions peuvent corriger de 20 à 30% lors de crises, et il faut accepter de voir son capital fluctuer. De plus, tous les UC ne se valent pas : certains fonds actifs sous-performent leur indice de référence après frais, tandis que les ETF (trackers indiciels) offrent une exposition économique à moindre coût.

L'immobilier via l'assurance-vie : SCPI et OPCI

Une catégorie d'unités de compte qui attire particulièrement l'attention en 2025 est l'immobilier via les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) et OPCI (Organismes de Placement Collectif Immobilier). Ces supports permettent d'investir dans l'immobilier professionnel (bureaux, commerces, logistique) sans les contraintes de la gestion locative.

Les SCPI affichent des rendements de distribution de l'ordre de 4,5 à 6% en 2025, nettement supérieurs aux fonds euros. Les SCPI logistiques et de santé (entrepôts, cliniques, résidences seniors) tirent particulièrement bien leur épingle du jeu, portées par des tendances structurelles favorables (e-commerce, vieillissement démographique).

Cependant, l'immobilier de bureaux traverse une crise profonde, notamment dans les grandes métropoles. Le télétravail a réduit les besoins en surfaces de bureau, provoquant une baisse des valeurs locatives et des taux d'occupation. Certaines SCPI spécialisées en bureaux parisiens ont dû baisser leur prix de part de 10 à 15%, impactant le capital des souscripteurs.

La sélection des SCPI est donc cruciale. Privilégier celles diversifiées géographiquement et sectoriellement, avec un taux d'occupation élevé (> 90%), et une gestion prudente de l'endettement. Les SCPI surendettées (> 40% de dette) présentent un risque accru en cas de remontée des taux ou de baisse des valeurs immobilières.

Concernant les OPCI, leur liquidité (possibilité de revendre rapidement) est un avantage par rapport aux SCPI, mais attention aux clauses de plafonnement des rachats en période de stress. Plusieurs OPCI avaient temporairement bloqué les rachats en 2020 durant le Covid, piégeant des épargnants voulant récupérer leur argent.

La fiscalité de l'assurance-vie : un atout toujours d'actualité

L'un des grands attraits de l'assurance-vie reste sa fiscalité avantageuse, particulièrement pour les contrats de plus de 8 ans. Après 8 ans de détention, les rachats (retraits) bénéficient d'un abattement annuel de 4 600 euros pour une personne seule (9 200 euros pour un couple). Seuls les gains excédant cet abattement sont imposés, à un taux forfaitaire de 7,5% (ou au barème de l'impôt sur le revenu si plus avantageux), auxquels s'ajoutent 17,2% de prélèvements sociaux.

Cette fiscalité est nettement plus favorable que celle des comptes-titres ordinaires, où les plus-values sont taxées à 30% flat tax (ou barème + prélèvements sociaux). Pour un contribuable générant 10 000 euros de gains annuels, l'économie fiscale d'une assurance-vie de plus de 8 ans peut atteindre 2 000 à 3 000 euros par an.

De plus, l'assurance-vie offre des avantages successoraux uniques. Chaque bénéficiaire peut recevoir jusqu'à 152 500 euros exonérés de droits de succession (pour les versements effectués avant 70 ans). C'est un outil de transmission patrimoniale exceptionnel, particulièrement pour les familles souhaitant gratifier enfants, petits-enfants, ou même des tiers hors liens familiaux.

Attention cependant aux évolutions réglementaires. Le gouvernement envisage régulièrement de réduire les avantages fiscaux de l'assurance-vie pour renflouer les caisses de l'État. Bien qu'aucune réforme majeure ne soit annoncée pour 2026, les épargnants doivent rester vigilants et diversifier leurs enveloppes d'épargne (PEA, compte-titres, immobilier physique) pour ne pas dépendre exclusivement de l'assurance-vie.

Les stratégies d'allocation en octobre 2025

Pour les épargnants se demandant comment allouer leur assurance-vie en octobre 2025, plusieurs profils se dégagent. Pour un profil sécuritaire (retraité ou proche de la retraite), privilégier 70 à 80% en fonds euros performant, complété par 20 à 30% en unités de compte défensives (fonds obligataires de qualité, SCPI diversifiées). L'objectif est de préserver le capital tout en générant un rendement légèrement supérieur à l'inflation.

Pour un profil équilibré (actif avec un horizon de 10 à 20 ans), une allocation 50/50 fonds euros / unités de compte semble adaptée. Les unités de compte peuvent inclure 30% d'actions internationales via des ETF diversifiés (MSCI World), 10% de SCPI, et 10% d'obligations d'entreprises. Cette allocation offre un potentiel de rendement de 4 à 5% sur le long terme, avec une volatilité modérée.

Pour un profil dynamique (jeune actif avec un horizon de 25 ans et plus), ne pas hésiter à aller jusqu'à 70 à 80% en unités de compte actions. La volatilité à court terme est acceptable car l'horizon de temps permet de lisser les cycles de marché. Privilégier une diversification géographique (États-Unis, Europe, pays émergents) et sectorielle, en utilisant prioritairement des ETF à frais réduits.

Une stratégie souvent recommandée est le rééquilibrage annuel. Si les actions ont fortement progressé, prendre une partie des gains et les transférer vers le fonds euros (ou inversement si les actions ont chuté). Cette discipline force à "vendre haut et acheter bas", optimisant le rendement à long terme.

Les pièges à éviter

L'assurance-vie, malgré ses avantages, comporte des pièges dans lesquels tombent de nombreux épargnants. Premier piège : les frais élevés. Certains contrats bancaires traditionnels facturent 4 à 5% de frais d'entrée sur les versements, puis 0,8 à 1% de frais de gestion annuels sur les unités de compte. Sur 20 ans, ces frais amputent 15 à 20% de la performance. Privilégier les contrats en ligne ou de courtiers, avec frais d'entrée nuls et frais de gestion inférieurs à 0,6%.

Deuxième piège : les fonds maison. Les assureurs poussent souvent leurs propres fonds d'investissement, généralement moins performants et plus chers que des fonds externes ou des ETF. Vérifier systématiquement les performances historiques (au moins 5 ans) et les frais avant de souscrire.

Troisième piège : le manque de diversification. Certains épargnants mettent 100 000 euros sur un seul contrat chez un seul assureur. Or, la garantie des fonds en cas de faillite de l'assureur est limitée à 70 000 euros par assuré et par compagnie. Au-delà, diversifier sur plusieurs assureurs réduit ce risque (bien que rarissime en pratique, aucun assureur majeur n'ayant fait faillite en France depuis des décennies).

Quatrième piège : l'inaction. De nombreux épargnants ouvrent un contrat, effectuent un versement, puis n'y touchent plus pendant 10 ou 20 ans. Or, les conditions de marché évoluent, et un portefeuille non géré peut sous-performer. Un suivi annuel minimal (ajustements d'allocation, arbitrages entre supports) est nécessaire pour optimiser les rendements.

Les alternatives complémentaires à l'assurance-vie

L'assurance-vie ne doit pas monopoliser toute l'épargne. D'autres enveloppes offrent des avantages spécifiques. Le PEA (Plan d'Épargne en Actions) permet d'investir en actions européennes avec une fiscalité avantageuse après 5 ans (exonération d'impôt sur les plus-values, seuls les prélèvements sociaux de 17,2% restant dus). Pour un investisseur visant la performance long terme via les actions, le PEA est souvent plus efficace que l'assurance-vie.

Le PER (Plan d'Épargne Retraite), successeur du PERP et contrat Madelin, offre une déductibilité fiscale des versements du revenu imposable, particulièrement intéressante pour les hauts revenus (TMI 30% ou 41%). Certes, l'argent est bloqué jusqu'à la retraite (sauf cas de déblocages anticipés), mais l'économie fiscale immédiate peut justifier cette contrainte.

Conclusion : l'assurance-vie reste pertinente mais évolue

L'assurance-vie française, bien que bousculée par une décennie de taux bas, conserve sa pertinence en 2025. Les rendements des fonds euros remontent progressivement, les unités de compte offrent des opportunités de performance, et la fiscalité reste avantageuse. Cependant, l'époque où l'on pouvait placer son argent en fonds euros et oublier pendant 20 ans est révolue.

L'épargnant moderne doit être actif : comparer les assureurs, optimiser son allocation entre fonds euros et unités de compte, sélectionner soigneusement ses supports d'investissement, et ajuster régulièrement sa stratégie. C'est le prix à payer pour tirer le meilleur parti de cette enveloppe fiscale exceptionnelle.

FAQ

Dois-je fermer mon vieux contrat peu performant ?

Si le contrat a plus de 8 ans, gardez-le pour ses avantages fiscaux mais n'y versez plus. Ouvrez un nouveau contrat performant pour les nouveaux versements.

Quel pourcentage d'unités de compte est raisonnable ?

Cela dépend de votre âge et tolérance au risque. En règle générale : (100 - votre âge) = % d'UC maximum. Exemple : 40 ans = 60% d'UC maximum.

Les SCPI en assurance-vie sont-elles liquides ?

Oui, plus liquides que les SCPI en direct (délai de revente de quelques jours vs plusieurs mois). Mais attention aux clauses de plafonnement de rachat en cas de crise.

Prêt à commencer le trading ?

Rejoignez des milliers de traders qui font confiance à notre plateforme recommandée pour débuter en toute sécurité.

Actions

Articles similaires

Image de l'article: Spread et coûts cachés : le guide 2025 pour réduire vos frais de trading
débutant
18 min
Guides débutants

Spread et coûts cachés : le guide 2025 pour réduire vos frais de trading

Comprendre le spread, les commissions et le slippage pour 2025. Comparatif des coûts sur forex, indices et crypto, et checklist pour choisir un broker.

Sujets abordés :

CoûtsBrokers
Avatar de Équipe DailyTrading

Équipe DailyTrading

Experts en trading et analyse des marchés financiers

Image de l'article: Backtesting trading en 60 minutes : guide express pour 2025
⭐ En vedettedébutant
16 min
Guides débutants

Backtesting trading en 60 minutes : guide express pour 2025

Apprenez à lancer un backtesting trading simple en une heure : données, règles, métriques clés et erreurs à éviter. Guide pratique pour débutants.

Sujets abordés :

BacktestingStratégies
Avatar de Équipe DailyTrading

Équipe DailyTrading

Experts en trading et analyse des marchés financiers

Image de l'article: Les 15 erreurs fatales des traders débutants à éviter en 2025
⭐ En vedettedébutant
18 min
Guides débutants

Les 15 erreurs fatales des traders débutants à éviter en 2025

Découvrez les erreurs les plus courantes qui ruinent les comptes de trading des débutants. Surtrading, absence de stop-loss, revenge trading, mauvaise gestion du capital. Comment les éviter avec des solutions concrètes.

Sujets abordés :

Erreurs courantesConseils
Avatar de Antoine Martin

Antoine Martin

Analyste technique senior avec 10 ans d'expérience sur les marchés

Assurance-vie 2025 : Fonds euros vs UC, quelle stratégie ? | DailyTrading